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vivre le TPA
9 juin 2011

Jeudi 9 juin

Jeudi 9 juin

 

Aujourd'hui est un autre jour, mais d'abord, pour bien comprendre la journée d'aujourd'Hui, il faut que je finisse sur la journée d'hier.

Hier donc, j'ai réussi a trouver un moyen pour réussir à quémander l'aide de Sainte Anne. Je vais usurper l'adresse d'un cousin qui, par chance, habite sur le secteur pris en charge par cet hospital. Evidemment, je n'ai toujours pas trouvé la réponse à ma question: "A quoi cela sert de faire des spécialités dans les hopitaux si on admet les patients sur secteur?..." Cela revient donc logiquement à dire que les anxieux, et bipolaires doivent se réunir dans le secteur de l'hopital pour être correctement pris en charge....

Je crois qu'on a atteint le comble de l'absurde...

Quoique...

 

Le soir, un peu apaisée par cette nouvelle, je me décide à ma sociabiliser. J'ai vraiment passé un moment agréable, malgré la gêne que peut occasionner le fait d'être seule autour d'un groupe à l'apparence soudée qui 'minvite un peu fortuitement au pot de départ organisé dans le salon du troisième étage.

Mon corps évidemment s'est mis en branle, mais malgré cela je me suis retrouvée, j'ai passé un moment qui m'a ressourcé... Et ce n'était vraiment pas du luxe.

Je suis rentrée dans ma chambre une fois le salon désert et ne voulais pas m'endormir, les bons moments sont trop rares pour les gacher en dormant... Mais il le fallait, il fallait déjà, anticiper le lendemain qui serait la journée ou je devait annoncer à mon Docteur mon départ, pour vendredi.

Ce matin, réveil vers 5h du mat, crispée comme pas possible, je n'arrive à rien évidemment, comment imaginer se rendormir dans cet état? Pourtant j'ai essayé.

Rien à faire...

A 8h30 je me décide à gober mon médicament qui me permettrait de rejoindre mon cher thérapeute.

Je l'ai fait non sans mal. Bon sang, tacchycardie au repos, j'avais mal, je ne sentais plus mes jambes, juste mon coeur voulant sortir de ma poitrine il fallait que j'affronte l'extérieur, affublée d'une infirmière qui a dû exercer dans l'armée pendant 30 ans avant d'attérir ici. Je voyais flou, je ne respirais plus, mais elle s'est vu me dire: "désolée, mais je ne peux pas ralentir, le docteur M. m'attend..."

En guise de réponse, même si tout un tas de choses piquantes et pas plus déplacés que ces porpos me sont venus en tête, je me suis contentée d'un " Ouais, eh bien moi je ne peux pas aller plus vite".

Elle a dû me trouver désagréable... Elle ne sait probablement même pas ce dont je souffre...Elle n'a pas l'air d'y attacher une grande importance quoiqu'il en soit.

J'arrive à l'accueil, je ne la vois même pas partir... Je me retrouve seule, à me sentir mal à attendre mon thérapeute pendant un quart d'heure qui était, seul, bien sage et silencieux dans son bureau.

Enfin, j'ai réussi à lui dire que je voulais partir demain. Je peux dire que je me suis sentie sacrément soulagée en sortant de son bureau. J'étais légère et me sentais comme libre... Je savais que cette sensation de légèreté ne durerai pas toute la journée, que le stress reprendrait sa place assurément. 

Une pointe au coeur à freiné mon enthousiasme sur le chemin de 2 minutes qui me séparait de mon batiment d'incarcération, mais la joie était telle qu'elle avait presque le pouvoir d'écarter la peur.

Arrivée dans mon batiment, me voilà de nouveau légère, même si mon coeur a décidé de me faire peur aujourd'hui.

Tout se passe bien jusqu'à midi, je mange, puis je vais prendre un bain en me disant que c'est le dernier, je prépare mes affaires, tout est pret. Il faudra même que je sorte mes ustensiles de toilette pour ce soir et demain matin.

Tout est prêt. Je pars pour un voyage que j'appréhende à un point inimaginable. L'idée me transperce le coeur et me tord le ventre. La dernière fois que j'ai du rejoindre Paris qui se trouve à 20 bornes, pas plus, nous avions mis 45 minutes à arriver. Et c'était 45 minutes de crises. La plus longue et la plus effrayante de ma vie.

 

Et demain, je vais devoir le refaire. Demain, B. sera là. Je doute que cette caractéristique m'empêche de faire une crise, mais je serai rassurée de sa présence. Voilà qui est sur.

 

Et puis, c'est la fin de l'inertie, c'est le début de l'action. Ce soir, je m'établirai un code de conduite à tenir la bas pour la réussite de mon séjour.

 

Aussi difficile que cela puisse être quand on pense que notre mort est programmée pour le lendemain, il faut rester dans le présent.

Alors la tout de suite, je me sens tendu de partout, je vais essayer de faire un peu de relaxation. 

 

 

 

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